Ce 12 mars 2018, l’île Maurice fête les 50 ans de son indépendance. L’un des symboles les plus puissants de cet événement est le « Motherland », qui appelle à l’union autour de la mère patrie. Retour sur le texte et l’esprit derrière l’hymne national.
Glory to thee… Ainsi commence l’hymne national mauricien. Ces mots, cette année, résonnent encore plus fort dans le cœur des Mauriciens. Elle éveille en eux la fierté de vivre sur une terre qui unit en son sein des communautés et cultures aussi variées que les couleurs de l’arc-en-ciel. Un métissage qui s’est construit sur une histoire commune, et qui est, à son tour, promesse d’un futur commun.
C’est cette île riche en opportunités qui a inspiré Jean-Georges Prosper, docteur ès lettres, écrivain et auteur des paroles de l’hymne national. Nous l’avons rencontré dans son appartement, entouré de ses livres et de ses coupures de presse.
Du haut de ses 84 ans, il nous raconte, avec beaucoup d’émotions et de nostalgie, la naissance de ce texte aujourd’hui connu de tous ses compatriotes.
Serment de fidélité à la patrie
A l’époque, Jean-Georges Prosper faisait de la politique active avec ses amis du Parti travailliste. Lorsqu’en février 1968, un concours de poème est lancé afin de trouver le texte du futur hymne national, le jeune activiste soumet le Motherland. « C’était un long poème dont l’essentiel a été retenu. J’ai été inspiré par la grande lutte que nous menions. Cette lutte est intimement liée à l’écriture du Motherland », explique Jean-Georges Prosper.
Aucun mot n’est choisi au hasard. Gloire à l’île Maurice qui a « gagné son indépendance en paix », fraîche est la beauté des paysages magnifiques, doux est le parfum des champs de canne à sucre, des plantes et des fleurs de notre île tropicale.
Ceux qui prononcent ces mots font serment de fidélité à la patrie et appellent à se rassembler autour du drapeau, unis par un même esprit de paix, de justice et de liberté pour tous. Ils demandent aussi à Dieu de bénir leur petit coin de paradis.
Jean-Georges Prosper, lui, se considère béni « d’avoir été utile au pays ».
Place aux célébrations !
Rendez-vous est pris à 18 heures, le 12 mars 2018, au Champ de Mars, à Port-Louis, où se tiendra la cérémonie protocolaire marquant le 50ème anniversaire de l’accession de Maurice à l’indépendance. Elle sera suivie d’un spectacle folklorique haut en couleur. A ne pas manquer !
De la musique aux paroles
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Jean-Georges Prosper, l’auteur du texte et Philippe Gentil, le compositeur de l’hymne national, ont travaillé chacun de leur côté. Quand Philippe Gentil, policier et musicien au sein de la fanfare policière, présente sa composition au chef d’orchestre Philip Oh San, ce dernier est conquis. La musique sonne, selon lui, « comme le futur hymne national ». Il invite alors Jean-Georges Prosper et Philippe Gentil à marier musique et paroles. Le « Motherland », tel qu’on le connaît, avait vu le jour.
Rouge, bleu, jaune, vert
Le quadricolore, le drapeau mauricien, a été imaginé par Gurudutt Moher, enseignant de profession. Il est composé de quatre bandes horizontales de couleurs différentes. Le rouge est la couleur des flamboyants, le bleu reflète le ciel et l’océan, le jaune représente le soleil et le sable, et le vert symbolise les champs de canne à sucre.
Glory to thee
Motherland,
O Motherland of mine
Sweet is thy beauty
Sweet is thy fragrance
Around thee we gather
As one people
As one nation
In peace, justice and liberty
Beloved country may God bless thee
Forever and ever!
Gloire à toi
Ile Maurice
Ô ma mère patrie
Fraîche est ta beauté
Doux est ton parfum
Autour de toi nous voici tous debout
Comme un seul peuple
Une seule nation
En paix, justice et liberté
Pays bien-aimé
Dieu te bénisse
Aujourd’hui et toujours !